mardi 23 septembre 2008
Games ART Factory. Exposition dans le cadre du Festival du Jeu Vidéo.
vendredi 19 septembre 2008
Artistes "en transe" à la Maison Rouge. Texte d'Adeline Wessang
Ces artistes sont très peu connus et leur face à face à la Maison Rouge n'est pas une étude comparative, mais plutôt une cohabitation entre deux productions singulières, réalisées par des personnalités inspirées, au sens où l'état de transe guide le processus créatif...
Elmar Trenkwalder (né en 1959)
Depuis 2004, il conçoit des œuvres en céramique vernissée de plus en plus volumineuses et complexes. Les pièces montrées à la Maison Rouge sont un véritable défi technique, elles doivent être conçues en plusieurs parties afin de ne pas s’écrouler sous leur propre poids lorsque l’argile est encore humide (et donc plus lourde). Elles sont construites niveau par niveau, en commençant par la base. Chacune est réalisée individuellement, en commençant par le moulage d’une plaque d’argile, sur laquelle viennent s’ajouter des éléments en relief. Après la première cuisson, le vernissage, qui donne la couleur dominante et les effets de brillance. La pièce est ensuite recuite.
Cette technique ne permet pas à l’artiste d’avoir une vision d’ensemble de son travail puisqu’il n’y a que des pièces détachées, assemblées sur le lieu d’exposition.
Son travail semble se nourrir d’éléments empruntés à des époques et des cultures assez variées. On trouve des motifs rappelant l’architecture de la Grèce antique, des réminiscences d’architecture gothique, des éléments du Baroque. Trenkwalder s’en explique : «Je me sens comme une sorte d’aspirateur des images du monde. Je transforme ces images, comme dans le travail du rêve».
Ses œuvres ressemblent à des constructions architectoniques, on pense à des fontaines, des tombeaux, des chapelles… Une profusion décorative caractérise son travail : colonnes, portes, fenêtres, plinthes se multiplient sous nos yeux et incitent à regarder de plus près. Et c’est à ce moment-là que l’on découvre des visages, des corps et surtout, des sexes. Profusion de sexes qui ne sont pas sans rappeler les linguas, ces pierres phalliques dressées représentant Shiva, que l’on trouve en grand nombre sur les temples hindous. Par ces images érotiques, Trenkwalder ne cherche aucunement à provoquer ou à être transgressif, il met en représentation ses fantasmes et ses visions oniriques. Ces images sont produites presque involontairement puisque l’artiste souffre d’épilepsie : «Les crises débutent toujours par des hallucinations, par une activité imaginative très dense, proche du rêve… J’essaie de retrouver les chemins de ces images». Il est alors pris de spasmes assez violents, qui le plongent dans un état d’inconscience.
L’utilisation d’un matériau peu employé dans l’art contemporain, la technique artisanale et l’hypersexualité rendent l’œuvre de Trenkwalder difficile à classer dans le panorama de la création actuelle. Cette singularité le rapproche en cela de Lesage, lui aussi difficile à classer dans les courants artistiques de son époque.
Augustin Lesage (1876-1954)
Curieux parcours que celui d’Augustin Lesage, dont le nom est peu connu, exception faite des cercles d’amateurs d’Art Brut.
Envoyé à la mine dès son plus jeune âge, il n’a jamais reçu d’enseignement artistique, pourtant, il a pu embrasser une carrière de peintre médium, rencontrant même un certain succès.
La révélation a lieu en 1911 ou 1912, il aurait entendu des voix alors qu’il travaillait dans la mine, 500 mètres sous terre : «Un jour tu seras peintre !». Effrayé dans un premier temps, il choisit de garder secret ce qu’il s’est passé dans le tunnel. Puis il s’adonne à des séances de spiritisme, persuadé que l’on peut entrer en contact avec des esprits.
Si le spiritisme a intéressé de nombreux intellectuels de la seconde moitié du XIXe siècle, c’est au sein des milieux populaires qu’il se répand à l’époque ou vit Lesage. Le spiritisme séduit à la fois par la possibilité qu’il offre de renouer avec ses morts, mais aussi comme croyance en une vie meilleure dans l’au-delà. C’est lors de ces séances que Lesage prend des crayons de couleur et commence à dessiner de manière quasi automatique. Le tracé est virulent et nul doute que rien de semblable n’existe à cette époque dans l’art dit «académique». Seuls les milieux occultes peuvent s’intéresser à cette production.
Les premiers dessins sont des graphies automatiques, abstraites, saturant pratiquement toute la feuille et manifestant une certaine horreur du vide. Certains d’entre eux sont signés «Marie», du nom de la jeune sœur de Lesage, décédée à l’âge de trois ans. En effet, Lesage affirme n’être «que la main qui exécute» et non «l’esprit qui conçoit». Il aurait été par la suite guidé successivement par Léonard de Vinci, puis par un grand peintre hindou et plus tard par un peintre égyptien…
Très vite, il délaisse les crayons pour la peinture à l’huile. La première toile mesure près de neuf mètres carrés et lui demande plus d’un an de travail (Lesage peint le soir à son domicile, après sa journée de travail à la mine). Elle se caractérise par des enchevêtrements curvilinéaires et une répétition de motifs géométriques. Il est assez extraordinaire de noter qu’un homme, sans éducation artistique, ni bagage culturel ait pu aller de plain-pied dans l’abstraction, au moment même où des artistes comme Kandinsky ou Mondrian envisagent de leur côté la disparition du sujet au terme d’un long processus de réflexion.
Bien qu’il ait bénéficié d’une certaine reconnaissance de son vivant, Lesage n’a pas connu une grande circulation de ses œuvres. Il a toujours catégoriquement refusé d’en faire le commerce, préférant les céder à des personnes intéressées par le mouvement spirite. Les rares fois où il s’est laissé aller à vendre ses œuvres, il s’est basé sur le salaire moyen d’un ouvrier pour en fixer le prix, c’est-à-dire en additionnant le coût des matériaux à celui de la main d’œuvre.
Située face au port de l'Arsenal, à deux pas de la place de la Bastille, la Maison Rouge est une fondation privée reconnue d’utilité publique à but non lucratif inaugurée en juin 2004. A l'initiative du projet, le collectionneur Antoine de Galbert. La collection d'art qu'il s'est constituée au fil des ans prenant de plus en plus de place dans sa vie, il décide de créer une fondation d'intérêt général, marquant ainsi ses positions et son engagement au sein de l'art contemporain.
Pourquoi la Maison Rouge ?
C'est l'épouse d'Antoine de Galbert qui lui aurait suggéré l'idée : peindre en rouge le bâtiment...
Ce pavillon rouge est situé au centre de l'espace qui était auparavant un vaste atelier de photogravure. L'architecte Jean-Paul Clément (de l'agence Amplitude à Grenoble) a rénové l'ensemble, en prenant soin de conserver le caractère industriel du lieu.
Sur plus de 2500 mètres carrés, la Maison Rouge se déploie sur trois niveaux autour de cet ancien pavillon d'habitation qui abrite les services administratifs de la fondation. Les expositions, quant à elles, bénéficient de 1300 mètres carrés.
La fondation a pour but d’exposer de grandes collections internationales, ne privilégiant aucun médium en particulier. Ces collections sont, bien entendu, constituées pour la plupart d'art contemporain, mais pas uniquement, car beaucoup de collectionneurs ont accumulé de l'art brut, de l'art africain ou des objets provenant de certaines civilisations présentes ou disparues.
Elle organise par ailleurs des cycles de conférences, des rencontres avec des collectionneurs. Elle est également attentive aux souhaits des Amis de la Fondation : une fois par an, ses adhérents ont carte blanche pour choisir l’artiste présenté dans le patio.
La Maison Rouge comble un vide dans le paysage culturel en France : trait d'union entre la monstration muséale d'acquisitions publiques choisies de manière anonyme par des commissions de fonctionnaires de la culture et les choix subjectifs d'un collectionneur prenant tous les risques : tant intellectuels que financiers.
Antoine de Galbert
"Être collectionneur, c'est acheter au-delà de sa capacité d'accrochage."
Né en 1955, il est l'un des héritiers du groupe Carrefour. Diplômé en Sciences Politiques, il a travaillé dans un premier temps dans la gestion des entreprises. Autodidacte en matière d'art contemporain, il ouvre à Grenoble une galerie pendant une dizaine d'années, et commence une collection "qui prend de plus en plus de place dans sa vie."
Lorsqu'il fonde la Maison Rouge, il dissocie sa collection, qui, selon lui, ne méritait pas un lieu à elle seule, de la fondation : "La fondation a une certaine pérennité maintenant, elle peut continuer après moi alors que la collection, c'est une entité mouvante, si je suis ruiné, elle peut être vendue, c'est quelque chose de beaucoup plus fragile."
Tout collectionneur passerait par trois étapes : il achète des œuvres pour orner son intérieur dans un premier temps, puis continue l’acquisition, allant au-delà de la surface d’accrochage dont il dispose (posant parfois les oeuvres à même le sol) et enfin, s’il le souhaite, il dépose les œuvres dans un musée.
Comment choisit-il les pièces dont il fait l'acquisition ?
"Quand on collectionne beaucoup, on a le problème de choisir les oeuvres avec lesquelles on va vivre, on ne peut pas vivre avec toutes ! Et donc, la seule possibilité, c'est un choix un peu inconscient, c'est-à-dire, ce n'est pas nécessairement la plus chère, la plus connue. C'est davantage un acte intuitif."
Remerciements à l’ensemble du personnel de la Maison Rouge, et plus particulièrement à Laurent Guy.
http://www.lamaisonrouge.org/
mercredi 10 septembre 2008
The GUEST of the month "Septembre 2008" : NICOLAS PENEDO, Journaliste Animeland.
Seras-tu un homme mon fils ?
De son côté, Batman refuse bien évidemment cet état de fait et le combat, mais sans succès. C’est que son adversaire semble le connaître suffisamment bien pour le mettre sans cesse en défaut. Opiniâtre, Batman n’en abandonne pas pour autant la lutte et lors d’un combat, son adversaire se démasque. Le Red hood est en fait Jason Todd !
Pour ceux l’ignorant, il s’agit de la deuxième recrue à avoir occupé le costume de Robin. Ce qui se révèle choquant puisqu’il le Joker l’a tué dans la saga A death in the family. Déboussolé, Batman tente de déterminer si oui ou non il s’agit de Jason. Ce dernier, de son côté, tente de faire payer à Batman ce qu’il assimile à une trahison : le Caped crusader n’a en effet jamais cherché à punir le Joker de son crime. Et Jason entend bien solder ses comptes avec son ancien mentor et son bourreau.
La jouissance de la violence
Disons-le, il y a un plaisir assez pervers dans la mise en scène des exactions du Red hood. Ce dernier se comporte en effet comme Batman si ce dernier laissait tomber tous ses interdits moraux. Red hood donne à voir ce qu’un homme ayant atteint la maîtrise parfaite de son corps, ne connaissant ni la peur ni la pitié, serait capable de faire pour combattre le crime et la violence.
Au fur et à mesure de l’avancée de l’histoire, on voit bien que Jud Winnick, le scénariste, prend de plus en plus de plaisir à montrer la puissance de Jason. A tel point que la mise en scène finit par devenir susêcte. A la différence d’un manga comme Death Note où le scénariste, Tsugumi Ohba, réussissait à la fois à valoriser son méchant Kira, pour en faire un anti-héros magnifique, tout en donnant suffisamment d’information sur lui au lecteur pour qu’il démonte son discours théologico-fasciste, autant dans Under the hood, Jason offre une vision fascisante et fascinante de ce qu’un justicier sans compromis possible pourrait faire afin d’arriver à ses fins.
De fait, le voyeurisme du lecteur, son ressentiment à l’égard de la société, son amour de la violence, son besoin de cruauté, qui est sollicité. Batman, chancelant, ne peut offrir de modèle capable de s’opposer à Jason. Batman, dans cette saga, perd. Littéralement. Le lecteur doit donc choisir son camp. Philosopher s’avère une nécessité sans laquelle on ne peut raison garder. Pour parler comme Blaise Pascal, il faut considérer que « la justice sans la force est impuissante ; la force sans la justice est tyrannique. Il faut donc mettre ensemble la justice et la force ; et pour cela faire que ce qui est juste soit fort, ou que ce qui est fort soit juste. » - Il faut donc penser contre le Red hood avec Batman. Ce qui ne va pas être une mince affaire.
De l’implication morale de Batman
Car à bien y réfléchir, Batman n’a-t-il pas une part de responsabilité dans ce qui arrive ? De quel droit un homme décide-t-il de devenir un justicier nocturne et d’entraîner par la suite un adolescent à combattre des criminels ? Si on ajoute à cela le fait que l’arrivée de Batman a provoqué la création de nombreux ennemis tous dérangés (le Joker, Two Face ou encore le Pingouin), on serait tenté de dire que Batman recueille la monnaie de sa pièce.
Red hood tue et le fait de manière remarquable car notre héros lui a enseigné comment il fallait le faire. Batman se retrouve donc confronté au mal et au mal né de sa propre faute. Dans les premières histoires de Batman, le Red hood avait déjà fait une apparition. On découvrait que Batman l’avait accidentellement fait tomber dans une cuve d’acide faisant de lui… le Joker ! Donc, forcément, ce nouveau Red hood ne porte pas un casque rouge par hasard. Il s’agit bien de placer la folie de Jason dans une filiation directe. De la même manière que Batman a « créé » le Joker, il a enfanté un nouveau monstre. Ce qui nous conduit maintenant à questionner ce qu’il en est de la filiation dans les comics dont Jason constitue un exemple flagrant.
Jason : une métaphore de la filiation ratée
Depuis plusieurs années, le comics est travaillé par une question intéressante, celle de la filiation. On sait ce que représente le fait de donner la vie pour une femme ; on a découvert, depuis Sigmund Freud et surtout Jacques Lacan, que la place du père était essentiel dans la transmission d’un héritage psychologique et que la crise de notre société actuelle était consécutive à ce que Lacan appelait une forclusion du Nom-du-Père, soit le refoulement de la Loi en tant qu’elle détermine l’individu dans son intimité psychologique.
Cette thématique de la filiation n’est pas inédite, loin s’en faut. Depuis leurs origines, les super-héros ont toujours été épaulés par leurs sidekicks, jeunes héros censés attirer le lecteur du même âge et lui donner un point de repère dans des aventures d’adultes. Dans les faits, pourtant, le compagnon du héros servait surtout à se faire enlever à chaque épisodes (ce qui donnait une bonne raison au vigilante de se lancer à sa poursuite et de combattre de sombres méchants) ou à lancer des plaisanteries.
Mais dernièrement, les choses se sont précipitées. Ainsi, Batman – encore lui ! – a gagné un fils dans le récent album Batman and son dans lequel Grant Morrison s’inspire de l’album Son of the demon. Mais son fils, Damien, a été entraîné par la guilde des assassins et se révèle un jeune psychopathe… Captain America a quant à lui découvert que Bucky, son fidèle compagnon, n’a pas été tué à la fin de la seconde guerre mondiale mais a été détourné et manipulé par les communistes pour devenir un assassin à leur solde ! Le soldat d’hiver, c’est son nom, a néanmoins repris le droit chemin, ou presque… Enfin, la série Iron Fist voit ce second couteau pratiquant le Kung-fu se découvrir une lignée d’ancêtres possédant le même pouvoir que lui et un père de substitution. Cette révélation va profondément modifier la nature du héros, devenu un héritier et quel héritier !
Ainsi, le comics s’interroge de plus en plus sur ce que signifie donner vie à un fils et aime manifestement créé des enfants torturés, violents et dangereux. Façon pour les créateurs de ces histoires de déplorer l’évolution de la jeunesse ? Simple pirouette dramatique ? Troublant, tout de même, de voir comment, entre les deux maisons concurrentes DC et Marvel, on semble travaillé par les mêmes obsessions.
Jason : la souffrance du survivant
Pourquoi Jason en veut-il à Batman ? Pas parce que ce dernier ne l’a pas sauvé – cela, il ne le pouvait. Mais bien parce que Batman ne l’a pas vengé. Il n’a pas donné le coup de grâce au Joker et Jason se sent blessé. Peut-on honorer la mémoire de son fils mort sans venger son crime ?
Celui qui survit à une catastrophe (Shoah, 11 septembre…), ayant vu des centaines de personnes mourir autour de lui, développe un complexe, celui du survivant. Comment accepter de s’en être sorti là où tant sont morts. Pourquoi moi et pas eux ? Mais Jason pousse encore plus loin cette angoisse : lui est bel et bien mort et ressuscité ! Il doit désormais vivre avec un morceau de son existence en moins, avec la sensation de la mort en lui : ne s’est-il pas réveillé avec une angoisse terrible, dans son propre cercueil, devant le briser puis gratter la terre avant de pouvoir sortir (comment ne pas repenser à cette séquence glaçante de Kill Bill 2 de Quentin Tarantino ?) ?
Mais Jason oublie totalement une chose : si Batman a une légitimité, ne serait-ce qu’une petite, c’est bien parce qu’il ne franchit pas une certaine limite. Il ne tue pas. Jamais. Ce respect de la vie, même celle du pire des salauds, le différencie d’un Joker ou d’un Two Face. Batman reste un héros car il arrête les criminels et ne fait pas justice par lui-même. Il remet le coupable aux autorités judiciaires qui devront ensuite le juger. Batman reconnaît qu’il existe quelque chose au dessus de lui et ce quelque chose, c’est la Justice. Il la sert, il ne la remplace pas. Son lien avec le commissaire Gordon revêt, à ce titre, une importance certaine : en travaillant de concert avec un policier, Batman se place dans une semi forme de clandestinité et, corollaire, dans une semi-forme de légalité. Batman n’est pas seul à décider durant ses enquêtes. Il rend ainsi des comptes. A un homme à l’allure paternelle – il a l’âge et une fille, Barbara, qui deviendra Batgirl et dont l’âge semble proche de Batman. Gordon incarne le père permettant au fils de ne pas sortir de la route fixée.
Jason, lui, ne pense qu’à sa vengeance. Bouleversé par son expérience de la mort, Jason exige que le père lui livre un sacrifice, celui de Joker.
Renversement des valeurs : ce n’est plus Dieu qui demande à Abraham de tuer Isaac pour lui, mais Isaac exigeant d’Abraham de transgresser les vœux de Dieu pour lui. Si Batman cède, il se perd et ensanglantera son fils Jason. S’il ne cède pas, il peut alors rester le pilier au service de la Justice.
La fin des héros et le début des mythes
Mais il y a une deuxième lecture que l’on peut faire de l’histoire de Jason. Une lecture contestable puisque elle soulève un problème remontant à bien avant lui. Il s’agit de la difficulté de donner vie aujourd’hui à de nouveaux super héros.
Dès lors qu’une maison d’édition tente un nouveau personnage, un nouveau groupe,… on sait déjà que l’échec éditorial ne tardera pas à se produire. Les lecteurs veulent lire les aventures de Superman, Spider-Man ou Wonder Woman et n’ont pas envie de donner leur chance à de nouveaux venus. Ils ont besoin de personnages mythologiques, d’un panthéon avec ses filiations, relations, hiérarchies, aventures, ennemis, amantes, etc. C’est la mort des héros et la naissance du mythe. Superman existe bel et bien. On peut écrire des livres sur lui : voilà un personnage autorisant des lectures philosophiques, psychanalytiques, sociologiques, contestataires, communautaires, politiques, militaristes, j’en passe et des meilleures. Voilà le demi dieu Hercule en collant !
Cette situation serait-elle sur le point de changer ? Dans le comics de Captain America, Steve Rogers, l’homme portant le masque du justicier étoilé, a été abattu : depuis, un nouveau Captain a fait son apparition, bien plus violent puisque armé. Et bien sûr, il s’agit de Bucky… Actuellement, DC Comics livre la saga de Batman R.I.P. (Batman, repose en paix) : notre héros pourrait bien mourir et son costume serait alors occupé par un nouveau personnage : Damien ? Jason ? Impossible à dire pour l’heure. Mais on le voit : la question se pose. Il faut donner des héritiers. Mais tuer l’identité secrète et garder le costume sera-t-il suffisant ? Et ces nouveaux héros, plus violents, permettront-ils à de nouveaux lecteurs de redonner des ventes à une industrie qui vend mal ? N’oublions pas que la mort de Captain America a carrément fait les titres des journaux américains ! L’avenir est-elle à la jeune génération ? Si oui, elle aura besoin d’une bonne psychanalyse.
Nicolas Penedo.
On pourra lire ses chroniques livre et bandes dessinées sur le Blog de Menon et retrouver l’actualité du magazine AnimeLand à travers son site officiel.