M.B. Bonjour Karen, parle-nous de toi.
K.G. J'ai 29 ans, je suis possédée par la création artistique et le voyage, couple paradoxal qui illustre très bien ma relation passionnelle au monde, le voyage me projetant vers les autres, vers l'extérieur, tandis que la création a un petit côté autiste. Le mélange des deux est explosif et fait que je suis une addicte du travail !
M.B. Qu'est-ce que le voyage représente pour Karen Guillorel ?
K.G. J'ai ça dans le sang, je crois. J'aime qu'au moment où je me suis enfermée sans le savoir dans une image préconçue de quelque chose, l'épreuve du réel vienne mettre ça en miette. Le voyage pour moi c'est une exhortation à se rendre compte de la complexité des hommes et des éléments. Ça m'ôte la voix, donc ça mène nécessairement à la création dans mon cas, que ce soit l'écriture, le dessin ou la vidéo.
K.G. J'ai 29 ans, je suis possédée par la création artistique et le voyage, couple paradoxal qui illustre très bien ma relation passionnelle au monde, le voyage me projetant vers les autres, vers l'extérieur, tandis que la création a un petit côté autiste. Le mélange des deux est explosif et fait que je suis une addicte du travail !
M.B. Qu'est-ce que le voyage représente pour Karen Guillorel ?
K.G. J'ai ça dans le sang, je crois. J'aime qu'au moment où je me suis enfermée sans le savoir dans une image préconçue de quelque chose, l'épreuve du réel vienne mettre ça en miette. Le voyage pour moi c'est une exhortation à se rendre compte de la complexité des hommes et des éléments. Ça m'ôte la voix, donc ça mène nécessairement à la création dans mon cas, que ce soit l'écriture, le dessin ou la vidéo.
M.B. Quelle est la place du voyage dans ta vie ?
K.G. Prépondérante, comme tu as pu le constater, j'aime l'idée d'une vie à moitié en voyage, à moitié sédentaire. Le voyage social aussi m'intéresse beaucoup. J'ai fait pas mal de métiers différents pour aller voir comment c'était (et pour gagner ma vie, comme tout le monde). Je suis fascinée par le fait qu'on soit si divers, si intéressés par des choses si différentes !
M.B. Tu as entrepris un voyage à pied jusqu’à Istanbul, comment il est né ce projet ? Peux-tu nous parler de cette entreprise proche des Argonautes ?
K.G. Ce voyage a duré 5 mois. J'ai été pour ainsi dire seule ou quasi. Je suis passée par Venise, Zagreb, Sarajevo et Sofia avant d'arriver à Istanbul. Je crois que le kilométrage avoisine 4000 km. Voici pour les détails prosaïques. L' « exploit » physique impressionne beaucoup les gens, et ce n'est pas pour rien que tu parlais des Argonautes je pense, car on pose aisément une dimension épique sur ce type de long périple. C'est assez simple en soi, pourtant : il faut mettre un pied devant l'autre ; c'est un peu comme tirer un son d'un instrument. Mais pour en tirer une mélodie c'est une autre affaire, et pour le voyage c'est la même chose : c'est simple, d'accord, mais il serait malvenu de dire que c'est facile – sinon tout le monde le ferait. Il faut savoir s'ouvrir mais aussi se fermer, sinon on a de gros ennuis. L'équilibre n'est pas simple ! Ce voyage ne s'est pas arrêté à Istanbul puisque j'y ai pris un vélo pour aller jusqu'à Jérusalem. Que dire d'autres si ce n'est que jour après jour, je tenais un carnet de rêves, ceux que je faisais la nuit. Je suis revenue avec sept mois de rêves, une expérience étonnante sur laquelle je vais travailler cette année. Au même titre que j'ai réalisé une série de 200 photographies que certains jugeraient sans doute morbides : à chaque animal terrassé sur la route, je photographiais la dépouille, du papillon au chien en passant par serpents, tortues etc. C'était un moyen de leur donner une sépulture. Je suis en train d'en faire un travail de création là-dessus en ce moment.
K.G. Prépondérante, comme tu as pu le constater, j'aime l'idée d'une vie à moitié en voyage, à moitié sédentaire. Le voyage social aussi m'intéresse beaucoup. J'ai fait pas mal de métiers différents pour aller voir comment c'était (et pour gagner ma vie, comme tout le monde). Je suis fascinée par le fait qu'on soit si divers, si intéressés par des choses si différentes !
M.B. Tu as entrepris un voyage à pied jusqu’à Istanbul, comment il est né ce projet ? Peux-tu nous parler de cette entreprise proche des Argonautes ?
K.G. Ce voyage a duré 5 mois. J'ai été pour ainsi dire seule ou quasi. Je suis passée par Venise, Zagreb, Sarajevo et Sofia avant d'arriver à Istanbul. Je crois que le kilométrage avoisine 4000 km. Voici pour les détails prosaïques. L' « exploit » physique impressionne beaucoup les gens, et ce n'est pas pour rien que tu parlais des Argonautes je pense, car on pose aisément une dimension épique sur ce type de long périple. C'est assez simple en soi, pourtant : il faut mettre un pied devant l'autre ; c'est un peu comme tirer un son d'un instrument. Mais pour en tirer une mélodie c'est une autre affaire, et pour le voyage c'est la même chose : c'est simple, d'accord, mais il serait malvenu de dire que c'est facile – sinon tout le monde le ferait. Il faut savoir s'ouvrir mais aussi se fermer, sinon on a de gros ennuis. L'équilibre n'est pas simple ! Ce voyage ne s'est pas arrêté à Istanbul puisque j'y ai pris un vélo pour aller jusqu'à Jérusalem. Que dire d'autres si ce n'est que jour après jour, je tenais un carnet de rêves, ceux que je faisais la nuit. Je suis revenue avec sept mois de rêves, une expérience étonnante sur laquelle je vais travailler cette année. Au même titre que j'ai réalisé une série de 200 photographies que certains jugeraient sans doute morbides : à chaque animal terrassé sur la route, je photographiais la dépouille, du papillon au chien en passant par serpents, tortues etc. C'était un moyen de leur donner une sépulture. Je suis en train d'en faire un travail de création là-dessus en ce moment.
M.B. Comment est né le projet Traverse ? K.G. Il y a deux ans j'avais demandé à 15 auteurs, peintres, écrivains, poètes, anthropologue, de travailler sur la vaste thématique du voyage. Ils ont abordé le voyage géographique, mais aussi imaginaire, dans l'amour, la mort, le temps etc. Après la manière dont il existe dans ses spécificités de transmission est née de cette passion pour le voyage et pour l'altérité. Et quand je dis « passion », il s'agit bien de rapport passionnel, puisqu'il y a un rapport amour/haine très fort qui peut surgir en voyage vis à vis de celui que l'on ne connait pas ou qu'on ne comprend pas. Lorsque je suis revenue, j'ai décidé d'éditer Traverses sous la forme d'un ouvrage qui s'échange, un ouvrage qui passant d'une main à l'autre crée du lien entre les gens. Cet ouvrage symboliquement cristallise le fait de surmonter le choc culturel lié à l'Autre et d'aller de l'avant. Il est intimement lié aux interrogations de ce voyage à pied de Paris à Jérusalem. C'est un livre qui voyage de main en main physiquement, mais qu'on invite également à envoyer ou montrer par des voies numériques, en particulier en passant par les métaverses et l'Internet.
M.B. Où peut-on se procurer Traverses ?
K.G. Par le biais de manifestations qui lui sont dédiées, des « passages » qui ont lieu pour la plupart dans des endroits publics : salons, librairies, galeries, mais aussi des bars, des universités, la rue... Et dans les mondes virtuels comme Second life bien entendu ! Une semaine balisée a lieu en janvier 2008 et au printemps qui suivra. Un autre moment fort pour la diffusion de Traverses : j'entreprends l'été prochain un nouveau voyage à pied à travers l'Europe, cette fois d'Espagne aux Pays Bas, de Santiago à Amsterdam. Avec Vincent Radix, nous allons échanger Traverses au jour le jour à ceux que nous croiserons sur le chemin ou qui viendront à notre rencontre, puisque nous porterons un GPS qui permettra aux gens de nous repérer par le biais du site dédié à Traverses. Comme les ouvrages pèsent leur poids, nous partirons avec deux vaillantes montures sur les routes.
M.B. Pourquoi Traverses n’est pas un livre comme les autres ? K.G. C'est un livre qui utilise littéralement les lecteurs pour se déplacer sur la planète. On peut suivre ses migrations sur le globe terrestre à partir de cartes numériques grâce au nom imaginaire quel les lecteurs entrent sur le site. A l'heure actuelle il y a des livres en France, au Mexique, aux Etats Unis, en Nouvelle Zélande, au Burkina Faso, en Italie, etc., et ce n'est que le début !
M.B. Quelle est l’importance d’Internet dans ton projet ?
K.G. Le site qui est dédié au livre permet de suivre les migrations de chacun des ouvrages imprimés, c'est-à-dire de 2000 exemplaires. On peut télécharger l'ouvrage en intégralité également, mais aussi utiliser le lien de téléportation pour aller dans l'espace virtuel créé pour le livre dans Second Life et contribuer à la suite de l'ouvrage en envoyant des images et des textes sur la thématique du voyage. Tout l'écosystème numérique de Traverses est en lien avec la participation des internautes à cette belle aventure.
M.B. Où peut-on se procurer Traverses ?
K.G. Par le biais de manifestations qui lui sont dédiées, des « passages » qui ont lieu pour la plupart dans des endroits publics : salons, librairies, galeries, mais aussi des bars, des universités, la rue... Et dans les mondes virtuels comme Second life bien entendu ! Une semaine balisée a lieu en janvier 2008 et au printemps qui suivra. Un autre moment fort pour la diffusion de Traverses : j'entreprends l'été prochain un nouveau voyage à pied à travers l'Europe, cette fois d'Espagne aux Pays Bas, de Santiago à Amsterdam. Avec Vincent Radix, nous allons échanger Traverses au jour le jour à ceux que nous croiserons sur le chemin ou qui viendront à notre rencontre, puisque nous porterons un GPS qui permettra aux gens de nous repérer par le biais du site dédié à Traverses. Comme les ouvrages pèsent leur poids, nous partirons avec deux vaillantes montures sur les routes.
M.B. Pourquoi Traverses n’est pas un livre comme les autres ? K.G. C'est un livre qui utilise littéralement les lecteurs pour se déplacer sur la planète. On peut suivre ses migrations sur le globe terrestre à partir de cartes numériques grâce au nom imaginaire quel les lecteurs entrent sur le site. A l'heure actuelle il y a des livres en France, au Mexique, aux Etats Unis, en Nouvelle Zélande, au Burkina Faso, en Italie, etc., et ce n'est que le début !
M.B. Quelle est l’importance d’Internet dans ton projet ?
K.G. Le site qui est dédié au livre permet de suivre les migrations de chacun des ouvrages imprimés, c'est-à-dire de 2000 exemplaires. On peut télécharger l'ouvrage en intégralité également, mais aussi utiliser le lien de téléportation pour aller dans l'espace virtuel créé pour le livre dans Second Life et contribuer à la suite de l'ouvrage en envoyant des images et des textes sur la thématique du voyage. Tout l'écosystème numérique de Traverses est en lien avec la participation des internautes à cette belle aventure.
M.B. Pourquoi avoir choisi de diffuser le livre sur Second Life ? Pourquoi un métaverse, un monde persistant ?
K.G. Les métaverses permettent justement d'entrer en contact avec l'autre, par hasard, davantage que les réseaux sociaux, qui sont davantage des rassemblements de gens qui se sentent a priori déjà bien entre eux, il me semble. Nous allons y organiser de plus en plus des événements de rencontres entre auteurs, lecteurs, ou personnes désireuses de participer à cette initiative. Lorsque nous serons en voyage, Vincent et moi, des événements d'échange aurons lieu autour de ça, de l'équipée de cet ouvrage à travers l'Europe par les petits sentiers ! L'aspect contributif est mis en avant avec ces livres en 3D conçus par Coulaut Menges de la Bibliothèque Francophone de Second Life, un lieu expérimental très intéressant autour du livre.
M.B. Ton livre est-il téléchargeable gratuitement ? Il s’agit d’une démarche intéressante de la part d’un éditeur. On pourrait considérer ton projet proche de l’idée du « peer to peer » et du partage du savoir ?
K.G. L'ouvrage est téléchargeable intégralement sous forme de pdf. Nous souhaitons pouvoir à l'avenir réaliser d'autres ouvrages financés en amont, à l'aide de dons et de mécénat. Le peer to peer, le libre, méritent d'exister également dans leur forme littéraire et il y a sans doute tout à gagner de mettre en ligne l'intégralité des ouvrages produits, car cela donne envie aux gens de les acheter. Reste le problème de la fabrication de l'ouvrage papier. Et c'est là où un financement par mutualisation internaute devient intéressant. C'est cet aspect que nous allons creuser dans les prochains mois. Le monde de l'édition se penche sur le sujet et certaines personnes y sont très actives, mais le retard est considérable, en comparaison avec le monde de la musique par exemple.
K.G. L'ouvrage est téléchargeable intégralement sous forme de pdf. Nous souhaitons pouvoir à l'avenir réaliser d'autres ouvrages financés en amont, à l'aide de dons et de mécénat. Le peer to peer, le libre, méritent d'exister également dans leur forme littéraire et il y a sans doute tout à gagner de mettre en ligne l'intégralité des ouvrages produits, car cela donne envie aux gens de les acheter. Reste le problème de la fabrication de l'ouvrage papier. Et c'est là où un financement par mutualisation internaute devient intéressant. C'est cet aspect que nous allons creuser dans les prochains mois. Le monde de l'édition se penche sur le sujet et certaines personnes y sont très actives, mais le retard est considérable, en comparaison avec le monde de la musique par exemple.
M.B. Quand tu m’as parlé de ton voyage je l’ai tout de suite associé à une performance artistique, à quelque chose qui allé au delà de la simple découverte d’un pays et j’ai pensé à Marina Abramovich et à son voyage performance autour de la Grande Muraille de Chine, ou à ces femmes guerrières de la mythologie grecque qui se mettaient en danger constamment. Quelles sont tes références ?
K.G. J'ai une culture mosaïque, à l'image de la vie que je mène. Mes références : Corto Maltese, Ulysse, Dostoïevski, Basho, Yourcenar, autant que les Bitmap Brothers (des stars de la programmation de jeux vidéo dans les années 80), Lars Von Trier, David Lynch, Leonard de Vinci, mon grand-père et mon compagnon Yann Minh, érudit et artiste de la cyberculture. Un melting pot de culture classique, de culture underground et de plein d'autres choses ayant trait à... la vie ! Je m'y connais peu en art contemporain, à vrai dire, mais je crois qu'effectivement, tu es la personne qui a le mieux saisi la dimension artistique et humaine de mes voyages, et je vais creuser toujours plus dans cette veine-là.
M.B. Dans cette expérience moi aussi j’ai contribué à la diffusion de Traverse, j’étais un «passeur» ? Quelle est l’importance du passeur, quelle est sa fonction ? Tout le monde peut être un passeur ?
K.G. Le passeur est de première importance, c'est un acteur qui participe à rendre l'ouvrage magique. Il fait le liant avec les gens, il réalise la transmission physique de l'objet, mais aussi orale en expliquant la démarche. Ce qui est intéressant avec Traverses, c'est que c'est un ouvrage dont on s'empare. «On», c'est celui a envie de participer à l'aventure. Plus les ouvrages sont palpés et lus, plus les gens y écrivent un mot ou dessinent quelque chose avant de le passer à d'autres mains, plus les livres grandissent comme des espèces d'artefacts.
M.B. Tu as débuté en travaillant dans l’industrie du jeu vidéo. Il y a un fil conducteur avec ton actuelle expérience d’éditeur ?
K.G. J'ai travaillé en leveldesign et en management dans l'industrie du jeu vidéo de type massivement multi joueur sur le jeu Ryzom de Nevrax. En fait c'était plutôt mon dernier métier, car j'ai débuté plutôt dans l'audiovisuel où j'ai touché à plein de choses : effets spéciaux 3D, compositing, un peu de production et d'animation 3D comme stagiaire. J'ai aussi travaillé comme coordinatrice artistique. Et j'ai coédité l'ouvrage d'art fantastique Terra Incognita. Pour le fil conducteur, absolument, et pas seulement dans mon expérience en tant qu'éditrice. Cette expérience du jeu vidéo, c'est aussi quelque chose que je revendique pour m'inscrire dans le réel. Enfant des ordinateurs, j'ai eu très tôt le goût de la conception de jeux vidéo. Quand j'avais 12 ans, mes parents nous autorisaient à jouer une heure par jour sur notre Atari 1040 stf à ma soeur et à moi, et autant que nous voulions sur les jeux pédagogiques. J'ai demandé à me faire offrir le Stos basic pour Noël afin de concevoir des jeux simples auxquels je pourrais jouer tant que je veux – un moyen de court-circuiter l'interdit parental. Maintenant, après avoir travaillé pour les jeux massivement multi joueurs, j'ai pris conscience du désir qu'ont les communautés de joueurs de se nourrir davantage des histoires et univers graphiques liés à leur jeu de prédilection. Beaucoup sont incroyablement créatifs et je les comprends, ayant moi-même beaucoup créé à partir des univers de jeux de rôle qui me passionnent. C'est la raison pour laquelle je viens de créer une société multi visages dont l'objet est de réaliser la jonction entre monde réel et mondes virtuels en embrassant la problématique du voyage, qu'il soit géographique, social ou de l'esprit. Son activité principale est la conception de livres, films et autres autour de ces univers de jeux vidéo et métaverses. L'association que j'ai créée, Autre Chose, édite spécifiquement Traverses, livre voyageur, quant à elle.
M.B. Quels sont tes projets pour l’avenir ? Quel est ton prochain projet, peux-tu nous donner quelques anticipations ?
K.G. L'aventure de Traverses continue aussi dans son contenu : le prochain tome sera composé uniquement d'images sur la thématique de l'Autre, l'Etranger. Et l'intégralité de l'ouvrage se ra réalisé par l'appel à images fait aux internautes et habitants des métaverses, mais aussi à ceux qui nous enverrons leur travail sur du papier en nous l'envoyant dans une enveloppe ! En cela, Traverses devient complètement perméable au monde. Il sera aussi l'oeuvre d'une équipe plus vaste, bénéficiant ainsi de plein de compétences inédites : Traverses s'ouvre follement, en un mot ! Mon prochain voyage, comme je le disais plus haut, je le partage avec Vincent Radix : nous allons partir pendant trois mois sur la route cet été d'Espagne aux Pays Bas et nous interviendrons autant dans le monde réel que le métaverse Second Life pour réaliser cette étonnante jonction entre le réel et le virtuel, entre la dimension « roots » du voyage à pied, avec des animaux et l'ultra sophistication des technologies d'expression que nous utilisons. Et sinon, je suis en train d'écrire le livre de mon voyage et réalise des films de création. Je travaille également avec Jean-Marie Vivès et Catherine Deschamps sur un ouvrage incroyable, Chemins de Croix !
M.B. Quel est le message que tu voudrais transmettre aux lecteurs de Traverses ?
K.G. Venez marcher avec nous ! Et si l'aventure vous tente sans pour autant vous jeter sur la route, aidez-nous en parlant du projet, en participant à son existence soit en étant « passeur », soit en aidant matériellement. Mais surtout, participez-y en envoyant textes et/ou images sur la thématique du voyage !
Le film de mon voyage de Paris à Jérusalem qui raconte aussi la naissance de Traverses, est projeté pour la première fois dans un métaverse le 15 janvier 2008 à l'occasion de l'inauguration de la bibliothèque francophone sur Second Life. Je serai ravie de vous rencontrer à cette occasion, ou dans le monde réel, pendant la semaine de « passages » balisée pour la troisième semaine de janvier.
K.G. J'ai une culture mosaïque, à l'image de la vie que je mène. Mes références : Corto Maltese, Ulysse, Dostoïevski, Basho, Yourcenar, autant que les Bitmap Brothers (des stars de la programmation de jeux vidéo dans les années 80), Lars Von Trier, David Lynch, Leonard de Vinci, mon grand-père et mon compagnon Yann Minh, érudit et artiste de la cyberculture. Un melting pot de culture classique, de culture underground et de plein d'autres choses ayant trait à... la vie ! Je m'y connais peu en art contemporain, à vrai dire, mais je crois qu'effectivement, tu es la personne qui a le mieux saisi la dimension artistique et humaine de mes voyages, et je vais creuser toujours plus dans cette veine-là.
M.B. Dans cette expérience moi aussi j’ai contribué à la diffusion de Traverse, j’étais un «passeur» ? Quelle est l’importance du passeur, quelle est sa fonction ? Tout le monde peut être un passeur ?
K.G. Le passeur est de première importance, c'est un acteur qui participe à rendre l'ouvrage magique. Il fait le liant avec les gens, il réalise la transmission physique de l'objet, mais aussi orale en expliquant la démarche. Ce qui est intéressant avec Traverses, c'est que c'est un ouvrage dont on s'empare. «On», c'est celui a envie de participer à l'aventure. Plus les ouvrages sont palpés et lus, plus les gens y écrivent un mot ou dessinent quelque chose avant de le passer à d'autres mains, plus les livres grandissent comme des espèces d'artefacts.
M.B. Tu as débuté en travaillant dans l’industrie du jeu vidéo. Il y a un fil conducteur avec ton actuelle expérience d’éditeur ?
K.G. J'ai travaillé en leveldesign et en management dans l'industrie du jeu vidéo de type massivement multi joueur sur le jeu Ryzom de Nevrax. En fait c'était plutôt mon dernier métier, car j'ai débuté plutôt dans l'audiovisuel où j'ai touché à plein de choses : effets spéciaux 3D, compositing, un peu de production et d'animation 3D comme stagiaire. J'ai aussi travaillé comme coordinatrice artistique. Et j'ai coédité l'ouvrage d'art fantastique Terra Incognita. Pour le fil conducteur, absolument, et pas seulement dans mon expérience en tant qu'éditrice. Cette expérience du jeu vidéo, c'est aussi quelque chose que je revendique pour m'inscrire dans le réel. Enfant des ordinateurs, j'ai eu très tôt le goût de la conception de jeux vidéo. Quand j'avais 12 ans, mes parents nous autorisaient à jouer une heure par jour sur notre Atari 1040 stf à ma soeur et à moi, et autant que nous voulions sur les jeux pédagogiques. J'ai demandé à me faire offrir le Stos basic pour Noël afin de concevoir des jeux simples auxquels je pourrais jouer tant que je veux – un moyen de court-circuiter l'interdit parental. Maintenant, après avoir travaillé pour les jeux massivement multi joueurs, j'ai pris conscience du désir qu'ont les communautés de joueurs de se nourrir davantage des histoires et univers graphiques liés à leur jeu de prédilection. Beaucoup sont incroyablement créatifs et je les comprends, ayant moi-même beaucoup créé à partir des univers de jeux de rôle qui me passionnent. C'est la raison pour laquelle je viens de créer une société multi visages dont l'objet est de réaliser la jonction entre monde réel et mondes virtuels en embrassant la problématique du voyage, qu'il soit géographique, social ou de l'esprit. Son activité principale est la conception de livres, films et autres autour de ces univers de jeux vidéo et métaverses. L'association que j'ai créée, Autre Chose, édite spécifiquement Traverses, livre voyageur, quant à elle.
M.B. Quels sont tes projets pour l’avenir ? Quel est ton prochain projet, peux-tu nous donner quelques anticipations ?
K.G. L'aventure de Traverses continue aussi dans son contenu : le prochain tome sera composé uniquement d'images sur la thématique de l'Autre, l'Etranger. Et l'intégralité de l'ouvrage se ra réalisé par l'appel à images fait aux internautes et habitants des métaverses, mais aussi à ceux qui nous enverrons leur travail sur du papier en nous l'envoyant dans une enveloppe ! En cela, Traverses devient complètement perméable au monde. Il sera aussi l'oeuvre d'une équipe plus vaste, bénéficiant ainsi de plein de compétences inédites : Traverses s'ouvre follement, en un mot ! Mon prochain voyage, comme je le disais plus haut, je le partage avec Vincent Radix : nous allons partir pendant trois mois sur la route cet été d'Espagne aux Pays Bas et nous interviendrons autant dans le monde réel que le métaverse Second Life pour réaliser cette étonnante jonction entre le réel et le virtuel, entre la dimension « roots » du voyage à pied, avec des animaux et l'ultra sophistication des technologies d'expression que nous utilisons. Et sinon, je suis en train d'écrire le livre de mon voyage et réalise des films de création. Je travaille également avec Jean-Marie Vivès et Catherine Deschamps sur un ouvrage incroyable, Chemins de Croix !
M.B. Quel est le message que tu voudrais transmettre aux lecteurs de Traverses ?
K.G. Venez marcher avec nous ! Et si l'aventure vous tente sans pour autant vous jeter sur la route, aidez-nous en parlant du projet, en participant à son existence soit en étant « passeur », soit en aidant matériellement. Mais surtout, participez-y en envoyant textes et/ou images sur la thématique du voyage !
Le film de mon voyage de Paris à Jérusalem qui raconte aussi la naissance de Traverses, est projeté pour la première fois dans un métaverse le 15 janvier 2008 à l'occasion de l'inauguration de la bibliothèque francophone sur Second Life. Je serai ravie de vous rencontrer à cette occasion, ou dans le monde réel, pendant la semaine de « passages » balisée pour la troisième semaine de janvier.
Merci beaucoup Karen de nous avoir livré ton experience et de nous avoir permis de voyager à travers tes mots.
Les Liens pour tout comprendre de ces belles aventures :
Sur Traverses, livre voyageur mais également pour avoir des informations plus précises sur les événements etc : http://traverses-lelivre.com
Le lien sur Second life :
http://slurl.com/secondlife/Aogashima/96/53/23_
Un lien vidéo qui explique ce qu'est Traverses (film réalisé par les filmentropes) : http://www.dailymotion.com/relevance/search/filmentropes/video/x3gtt4_traverses-livre-voyageur
Sur les voyages au long cours de Karen : www.loindevant.com
Sur le travail de création de Karen sous son pseudo noönK : www.noonk.com
Si vous souhaitez recevoir le livre, envoyez un mail à transmission – arobase- traverses-lelivre.com pour qu'on vous le réserve. L'ouvrage est transmis et/ou échangé, mais pas vendu.
Si vous souhaitez participer au livre Traverses de quelque manière que ce soit, si vous avez des idées de lieux, d'évènements, ou juste que vous avez envie de dire quelque chose sur le sujet, contactez-nous avec media- arobase – traverses-lelivre.com
Sur Traverses, livre voyageur mais également pour avoir des informations plus précises sur les événements etc : http://traverses-lelivre.com
Le lien sur Second life :
http://slurl.com/secondlife/Aogashima/96/53/23_
Un lien vidéo qui explique ce qu'est Traverses (film réalisé par les filmentropes) : http://www.dailymotion.com/relevance/search/filmentropes/video/x3gtt4_traverses-livre-voyageur
Sur les voyages au long cours de Karen : www.loindevant.com
Sur le travail de création de Karen sous son pseudo noönK : www.noonk.com
Si vous souhaitez recevoir le livre, envoyez un mail à transmission – arobase- traverses-lelivre.com pour qu'on vous le réserve. L'ouvrage est transmis et/ou échangé, mais pas vendu.
Si vous souhaitez participer au livre Traverses de quelque manière que ce soit, si vous avez des idées de lieux, d'évènements, ou juste que vous avez envie de dire quelque chose sur le sujet, contactez-nous avec media- arobase – traverses-lelivre.com