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samedi 22 mai 2010
jeudi 20 mai 2010
Philippe Perrin : «Shortcut to heaven.Straight to hell».
A' l'occasion de l'exposition rétrospective "Haut et Court" 1986 - 2010 consacrée à Philippe Perrin et actuellement en programmation à la Maison Européenne de la Photographie à Paris, je publie cet essai que j'avais écrit en 2009 autour de l'artiste.
Philippe Perrin
«Shortcut to heaven. Straight to hell»
un essai de
Margherita Balzerani
Philippe Perrin «Heaven», dans le cadre de la Nuit Blanche 2006, église de Saint-Eustache, Paris.
Photo : Marc Dommage. Courtoise Galerie Pièce Unique, 4, rue Jacques-Callot 75006 Paris, France.
«J’irai au Paradis. J’ai passé ma vie en enfer».
Philippe Perrin
Exposée pour la première fois dans Église de Saint-Eustache à Paris, Heaven est une instal
lation monumentale réalisée à l’occasion de la Nuit Blanche 2006.
En jouant avec l’iconographie traditionnellement associée à la passion du Christ, Philippe
Perrin retranscrit la violence de la mort dans un contexte contemporain.
Une imposante couronne de fil en métal barbelé qui subtilement enchaînée forme un cercle
qui enferme et ouvre à la fois le regard du spectateur.
Présentée théâtralement, sous une lumière zénithale et comme une relique, un objet de contem
plation hypnotique, la réalité se déploie, et se retrouve en suppléante du divin.
En refusant l’idolâtrie et le dogme inconditionnés, Philippe Perrin nous impose la froideur du
métal en nous amenant emphatiquement vers la vérité et la chaleur du sang. L’installation est la
représentation d’une brutalité murmurée et habitée par un silence où toute parole est bannie. La
finitude et la perfection propres à la catégorie formelle du cercle qui n’a pas un rapport exprimable
en nombres finis et qui réunis tous les points de l’infini, s’oppose alors à l’expression propre à la
violence de la guerre.
Ouverture et enfermement, unité et division, aliénation et sublimation, plein et vide, violence
et indulgence, fini et infini, lumière et obscurité, terrien et céleste, divin et païen, paradis et enfer.
Plus qu’un simple cercle, une ellipse, une éclipse.
Heaven est une installation qui s’inscrit dans la cohérence de la recherche formelle de l'artiste.
Avec une oeuvre polymorphe et très personnelle, Philippe Perrin travaille depuis plus de 20 ans
une esthétique exprimant le paroxysme de la violence. Dans ses anciens travaux, ses interventions
de «guérilla urbaine» se traduisaient avec des actes-performances d’affichage sauvage effectués
dans la ville de Nice en 1986. Depuis, Philippe Perrin s’exprime à travers une reproduction sérielle
et obsessionnelle de shoot-cut visuels, de jeux d’échelle où l’oeuvre semble exploiter le brillant
effet de l’oxymore. En alternant dans sa création des violents paradis, à des bestiales tendresses,
l’artiste permet au spectateur des s’extasier dans la destruction.
Caravaggio, Judith et Holopherne - 1599
Huile sur toile - 145 x 195 cm
Palais Barberini - Rome
Philippe Perrin en sage hériter de Caravage avec des oeuvres comme Judith et Holopherne
et d’Andy Warhol avec des oeuvres comme Car Crash, transcrit dans sa sérielle banalisation de
la violence, le dionysiaque de l’art tel que l’entendait Friedrich Nietzsche, et une esthétique du
simulacre qui s’avère autant redevable à la pensée de Guy Debord.
Andy Warhol, Pink car crash, 1963.
Si l’art le plus haut, le plus religieux, est aussi l’art le plus tragique, depuis toujours l'
oeuvre de Philippe Perrin est traversée par l’expression d’un eternel retour, car l’artiste y fait surgir la
beauté de l’horreur, l’horreur de la beauté. L’humanité.
«L’artiste tragique, que nous communique-t-il de lui-même ? N’affirme-t-il pas précisé
ment, l’absence de crainte devant ce qui est terrible et incertain ? La bravoure et la liberté
du sentiment devant un ennemi puissant, devant un revers sublime, devant un problème
qui éveille l’épouvante, —c’est cet état victorieux que l’artiste tragique choisit et glorifie.
Devant le tragique, ce qu’il y a de guerrier dans notre âme célèbre ses saturnales ; l’homme
héroïque exalte, dans la tragédie, le destin de celui qui est habitué à la souffrance, de celui
qui cherche la souffrance,—et c’est à lui seul que le poète tragique offre la coupe de cette
cruauté la plus douce».1
1 Friedrich Nietzsche, Le Crépuscule des Idoles, ou comment philosopher à coup de marteau, Éditions Folio Essais.
Pour plus d'informations sur l'exposition actuellement en programmation à la MEP:
Philippe Perrin "Haut et Court" 1986 - 2010
Maison Européenne de la Photographie
du 14 avril au 13 juin 2010
mercredi 19 mai 2010
Chatroulette IS No Fun!
No Fun - Eva and Franco Mattes from Franco Mattes on Vimeo.
No Fun
2010
Online Performance
mercredi 5 mai 2010
Séminaire "Ethnographie et statistiques sur Internet": « L’artiste entre vagabond et identité dématérialisée dans les réseaux»
Le séminaire "Ethnographie et statistiques sur Internet", consacré aux méthodes d'étude d'Internet organise mercredi 5 mai entre 17h et 19h une séance intitulée
«L’artiste entre vagabond et identité dématérialisée dans les réseaux»,
organisée par Margherita Balzerani et Manuel Boutet.
Margherita Balzerani est curateur et critique d’art, membre de l’OMNSH
Manuel Boutet est sociologue au Centre Maurice Halbwachs (laboratoire CNRS - EHESS - ENS),
co-animateur du séminaire, et membre de l’OMNSH.
Cette séance s’inscrit dans une série consacrée à la description des interfaces web. Elle donnera la parole aux artistes. Elle nous mènera du “bot” (automate) aux plus récentes expériences réalisées sur Facebook. Le fil rouge sera celui de l’identité numérique. N’est-elle pas en effet ce qui marque la désorientation la plus évidente sur Internet : en quoi suis-je moi- même en ligne ? En quoi ce que j’y dis, produis ou dépose est-il issu de moi ?
Dans un esprit d’« ethnographie collaborative » – selon une expression que le sociologue Isaac Joseph reprenait à l’Ecole de Chicago (Météor, 2004), la séance invite des artistes dont la pratique et les oeuvres adressent les questions soulevées cette année au cours du séminaire. Ils cherchent à mettre en forme l’expérience nouvelle issue des changements de nos rapports au temps et à l’espace induits par Internet. Suivant notamment Anne Sauvageot (L’épreuve des sens, 2003) ou Jean-Paul Fourmentraux (Art et internet, 2005), nous nous intéresserons ainsi à des œuvres créés par et pour le réseau, où s’expérimentent de nouveaux rapports entre l’œuvre, l’artiste et le public.
Parmi les problèmes auxquels ces oeuvres et présentations nous introduiront : comment attester que l’oeuvre est une proposition de l’artiste et non un sous produit déterminé par l’interface mise en oeuvre ? De quelle façon les artistes tiennent-ils une posture d’auteur sur ce médium instable et “hétérotopique” qu’est Internet - selon une expression de Michel Foucault reprise récemment par Samuel Bordreuil pour analyser le web (cf. Khadija Mohsen-Finan (dir.), Les médias en Méditerranée, 2009) ?
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Les artistes invités
Agnès De Cayeux
“Alissa, discussion avec Miladus, Elon/120/211/501″
actuellement en programmation dans l’espace virtuel du Jeu de Paume
Thomas Cheneseau
Facebook art
Julien Levesque
Avatars memory
Albertine Meunier
My google search history
Systaime
Facebook art
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Informations pratiques:
Séminaire “Ethnographie et Statistiques sur Internet”
salle 10
Ecole Normale Supérieure, Campus Jourdan, 48 boulevard Jourdan, 75014 Paris
Métro 4: Porte d’Orléans - RER B: Cité Universitaire - Tramway 3: Montsouris.
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