Ce TRUC me fait tourner la tête, me donne des vertiges.
Albertine m’a appelé jeudi et elle m’a dit «J’ai un TRUC pour toi !»
Je l’ai reçu samedi 27 novembre à 13h au Café de L’industrie à Paris.
Nous avons eu une longue discussion sur les instruments d’optique, sur la dichotomie entre l’artiste ingénieur, et le chercheur artiste et sur notre possibilité de « voir au-delà »…
Mais j’attendais impatiente de voir le TRUC.
J’éprouvais la même sensation de quand j’étais petite le jour de la Befana, lorsque le 6 janvier je découvrait une forme noire et étrange accrochée au coin de la cheminée, et je m’apprêtais à y introduire ma main pour savoir si j’avais été gentille.
L’EPIFANIE du TRUC.
Albertine a sorti le TRUC, d’une sorte de chaussette noire qui cachait toute son importance.
Albertine Meunier me l’a «confié».
C’est là que j’ai compris que le TRUC est un objet non fonctionnel, symbolique, magique…
Il y a dans ce TRUC la possibilité de faire persister la confiance ?
Ce quoi la confiance, je me demande ?
Je lis que c’est ce « Sentiment de sécurité vis-à-vis de quelqu’un ou quelque chose. »
Une sorte d’acte de foi.
Le TRUC est un jeu.
Un voyage dehors.
Le TRUC est une promesse.
Je me sens en sécurité.
Albertine m’a dit que la confiance c’est « has been !»
Je ne suis pas certaine…
Cette confiance du TRUC se propage s’étire, se déploie, et s’étend au-delà de nos attentes
Le TRUC vagabonde de mains en main, ici et ailleurs.
L’EXODE PERPETUEL du TRUC.
Je m’aperçois alors que le TRUC engendre une expérience de filiation avec la personne qui nous l’a transmis.
C’est un voyage immobile, cet objet non sédentaire est destiné à accomplir un déplacement perpétuel qui se compose comme une partition musicale.
Il s’agit d’une Géo-poétique de la confiance qui dessine sur cette carte un cadavre exquis.
Cette nuit, j’ai dormi avec le TRUC
Je ne l’ai pas quitté des yeux,
Cette envie qui me prend de ne le quitter à jamais
Il s’est installé chez moi sans faire de bruit
Il me tarde cette attente que j’ai de le transmettre demain
La Confiance NOMADIQUE du TRUC.
J’ai confié le TRUC ce matin
J’ai du y renoncer
À partir de maintenant je déclare mon TRUC libre de limites et de lignes de l’imaginaire
Je l’ai livré à son possible, à ses étendues nomades
Aux étoiles, au rêve, aux rivages de l’inconnu, au paradoxe du devenir
À son horizon, à cette topologie de l’être en confiance
Le TRUC est un archipel dynamique, il traverse nos exister, pour nous quitter aussi tôt
La confiance s’installe à sa place.
Je sens un fourmillement dans le dos
Le TRUC va-t-il se souvenir de moi ?
Je sens déjà la nostalgie du TRUC
Margherita