dimanche 24 février 2008

Conférence 22 Février 2008 à 19h30, La Sorbonne.

Près de dix millions d’internautes vivent aujourd’hui dans Second Life, un univers en ligne, parallèle, virtuel et néanmoins réel. Cet univers persistant n’est pas tant un jeu qu’un monde à construire, et en appelle pour cela à la créativité de ses « résidents ». Quels espaces inventent-ils, quelles villes, quels paysages ? Qui est artiste dans Second Life ? Si certaines créations ou manifestations y ont été transposées, comme la Nuit Blanche parisienne 2007, on observe aussi l’apparition de projets artistiques spécifiquement conçus pour ce nouveau territoire, à l’initiative des Slifers (résidents de Second Life) ou d’institutions du monde physique comme le Palais de Tokyo ou le Théâtre Paris-Villette. Quelles sont les singularités de ces oeuvres immatérielles ? Quelles expériences proposent-elles aux internautes et à leurs avatars ? Dans quelle mesure l’univers créé sur Second Life est-il autre chose qu’un copié-collé du monde réel ? Avec Marc Blieux artiste multimédia, chercheur, dirige le projet AIRE et
AIRE-Second Life (http://aire-europe.org) Agnès de Cayeux net artiste, chargée du projet x-réseau initié par le Théâtre Paris-Villette en faveur de la création artistique de spectacle vivant en réseau Michel Lussault géographe, professeur à l’université François-Rabelais de Tours.
Avec la participation de Margherita Balzerani, curateur et critique d'art, chargée de la préfiguration de l'antenne du Palais de Tokyo sur Second Life.
vendredi 22 février 2008, de 19h à 21h
à la Sorbonne, amphi Bachelard.
Télécharger le Dossier documentaire: http://www.art-espace-public.c.la/

L’Antenne du Palais de Tokyo sur Second Life
"Une institution artistique peut-elle aujourd’ui à travers les métaverses 17 donner la possibilité aux artistes de produire une expérience artistique immatérielle, capable de dépasser les limites et les contraintes : architecturales, bureaucratiques, sociales, économiques ou muséographiques ?"

Cohérent dans sa réflexion autour d’une institution nouvelle, qui se réinvente plus proche de la société contemporaine, le Palais de Tokyo a décidé de s’engager dans la création d’une antenne hors les murs et travaille depuis 2007 à la création d’une filiale sur Second Life ou sur un univers virtuel.
Préfiguration de l'antenne du Centre Pompidou à Metz.
Les architects: Shigeru Ban et Jean de Gastines. Ouverture prévue en 2009.
Préfiguration du Louvre à Abu Dhabi. Architect: Jean Nouvel. Ouverture prévue en 2012-2013.
De Bangkok à Londres, de Metz à Abou Dhabi, alors que les autres musées rivalisent d’extravagances architecturales et de budgets colossaux, le Palais de Tokyo décide d’ouvrir un nouveau débat, celui de l’nstitution artistique du futur transposée dans une autre dimension, celle de la réalité virtuelle et a choisi de développer ce nouvel espace de création sur le métaverse Second Life. En plus d’etre une extension du Palais de Tokyo, cette antenne aura pour vocation d’etre un manifeste architectural numérique d’un genre inédit. Il ne s’agira pas en effet pour le Palais de Tokyo de se répliquer à l’identique dans un monde virtuel, mais de proposer un modèle de bâtiment et de musée libéré des contraintes économiques, physiques et financières qui pèsent sur le monde réel. Ce passage au virtuel est néanmoins inévitable, vu la numérisation croissante du patrimoine culturel et la volonté de rendre les collections plus accessibles. Cette réflexion avait commencé avec Jean-François Lyotard, qui, prenant en considération l’ntroduction des nouveaux médias numériques dans le Centre Pompidou, y organisait en 1985, l’exposition «Les Immatériaux», comme une prémonition du changement de statut de l’euvre d’art. Le Palais de Tokyo sur Second Life permettra d’une part aux internautes d’expérimenter un nouveau rapport à l’art et d’autre part aux artistes de s’exprimer et d’exister dans ce lieu. Ce projet aurait comme référence l’idée d’André Malraux d’un musée imaginaire : un musée sans murs.
Présentation du projet par Margherita Balzerani, curateur et critique d’art. Depuis 2002, elle travaille au Département de l'Action Culturelle du Palais de Tokyo, site de création contemporaine de Paris.